
III. disparition du métier ?
Nouvelles influenceuses digitales... mais virtuelles !
Dior, Prada, Moschino... marques de luxe qui aujourd'hui, décident d'innover ! Le 1er février 2018 le directeur artistique de l’agence mondiale de design Opium, Joerg Zuber crée Noonoouri, une influenceuse digitale et virtuelle. Sa particularité ? “Mignonne, Curieuse et Couture”. Une poupée, un avatar ou un robot, très aimé par la marque de luxe Dior. Elle fera partie du défilé Dior Cruise 2019. Noonoouri représente les jeunes, les millenials, ces jeunes toujours connectés et surtout qui sont au courant de toutes les tendances en moins de 5 secondes grâce aux réseaux sociaux.
Elle pose avec les stars les plus suivies sur les réseaux sociaux comme Kim Kardashian ou des modèles internationaux et arrive avec plus de 192 000 followers sur Instagram.




Du côté Ouest du globe, est créée Lil'Miquela, une influenceuse digitale virtuelle de 19 ans et d'origine brésilienne. Comme le présente son portrait dressé par Numéro Magazine :
Au XXIe siècle, les choses, les métiers et les gens évoluent. Le photographe Cameron-James Wilson crée une influenceuse digitale, totalement générée sur ordinateur. Pourquoi ? Les influenceuses "humaines" sont trop chers aujourd'hui ?
Le monde.fr poste un article le 23 avril de cette année, en l'intitulant "Fascinante ou flippante". Aucune publicité, aucune information sur ces nouvelles "poupées influenceuses". Dior avec le maquillage, Prada avec Lil'Miquela, Bermuda qui veut être meilleure et la plus suivie des influenceuses digitales et enfin Shudu Gram. Une femme de 28 ans, parfaitement réalisée, peau parfaite, corps parfait.
Le photographe déclare "un fantasme qui deviendrait la réalité dans notre monde filtré, où le réel devient faux".
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Que pensent les influenceuses "humaines" de ces concurrentes digitales virtuelles ?
Sur Twitter des commentaires comme "Un photographe blanc a trouvé le moyen de tirer profit des femmes noires sans jamais avoir à en payer une" , entrons-nous dans un débat de racisme ? ou montrer la diversité des femmes dans la mode ? ou est-ce question de business ?
Julien Fournié, designer de concept 3D ne se soucit aucunement des influenceuses "humaines" et de leur futur, car, en quelque sorte, ce sont elles qui ont crée ce concept et officialisé cette profession. Voici un passage de l'article et de sa déclaration :
Le phénomène de dématérialisation des ambassadrices de la mode ne semble ainsi pas en être un aux yeux du couturier. « Il y a toujours eu des phénomènes. Et des gens avec des histoires de gros sous — dont je n’ai pas envie de parler— pour s’emparer des nouvelles choses », soupirerait presque Julien Fournié, faisant référence à la marque de maquillage de Rihanna, Fenty Beauty, qui a utilisé Shudu Gram comme égérie pour mieux vendre son rouge à lèvres.
Julien avoue pendant son interview, que les "femmes grandissent, prennent des épaules. On est obligés de travailler avec des nouvelles technologies".
Elles peuvent aller partout à tout moment : sur leurs photos et posts, les créateurs les taguent dans des aéroports internationaux, lors de galas, soirées, défilés de mode. Elles portent les toutes nouvelles collections.
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Vision des followers ?
Les internautes peuvent aussi donner leur avis au sujet des influenceuses, car, ils pensent qu'elles sont trop retouchées avec photoshop, se mettent en scène pour leurs photos et ne sont pas naturelles.
Maintenant avec ces nouvelles influenceuses qui ne sont, en aucun cas réelles, que pensent les followers ?
Silvana, outrée par ce nouveau phénomène des réseaux sociaux, déclare :
Je ne comprends pas ! Pourquoi DIOR ? cette maison de couture prestigieuse qui a vu ses créations portées par les plus beaux mannequins du monde, décide de mettre en ligne Noonoouri, influenceuse virtuelle pour présenter sa ligne beauté . C'est discréditer l'image de la perfection, du luxe, mais aussi de l'humain. Je crois en l'humain à son travail, à son talent, à sa beauté, à sa force mais aussi à ses faiblesses. Ne nous laissons pas envahir par la technologie, trop omniprésente, dangereuse et néfaste et qui entraîne certaines dérives.
Et là c'est une dérive !
D'un autre côté, Adam Rivietz - cliquez sur son nom, vous pourrez voir une interview pour CMS connected - co-fondateur de l'agence de marketing d'influence #paid se pose aussi des questions dans une interview pour Wired.com et se met à la place des followers :
"Pourquoi les internautes devraient-ils faire confiance à une figure qui n’existe même pas, et suivre ses recommandations ? Comment ces êtres virtuels peuvent-ils évaluer la douceur d’un tissu ? “Ce ne sont pas de vraies personnes, elles ne peuvent donc pas donner une recommandation totalement authentique”
Les femmes, jeunes filles et personnes qui sont actives sur les réseaux sociaux accepteront-elles ce changement ? Auront-elles confiance en elles ? Et vous, êtes-vous pour ou contre les influenceuses 2.0 ?
Dématérialisation des influenceuses
Pendant 10 années, les influenceuses ont réussi à créer un empire sur Instagram, mais avec ses nouvelles concurrentes digitales virtuelles, réussiront-elles à faire perdurer leur pouvoir ?
Manuela Huscher réagit à ce sujet :
Que penses-tu des nouvelles influenceuses digitales virtuelles ? Lil'Miquela, Bermuda, Noonoouri et autres ?
De mon point de vue, ce type d'influenceurs est encore un peu étrange pour nous, parce que nous ne sommes pas habitués à cette nouvelle technologie. Je trouve que c'est drôle ce nouveau "visuel" d'influenceuse, mais honnêtement je ne suis pas trop pour.
Un java crée par un ordinateur peut être douteux, moins de crédibilité pour l'internaute.
Les influenceuses digitales "humaines" vont-elles être remplacées par ces influenceuses digitales virtuelles ?
Je pense que les influenceuses ne vont jamais être remplacées - en voyant l'actualité d'aujourd'hui. Les marques comptent sur des opinions vraies et non fabriquées. Je pense vraiment que ces deux types d'influenceuses "vont travailler" ensemble dans le futur et ne vont pas se concurrencer.
Le travail d'influenceur ne va jamais disparaître, il va toujours évoluer et de nouvelles créations vont se faire.
Finalement mon point de vue est le suivant : cela ne va pas disparaître parce que c'est une excellente "invention", qui devait bien évidemment apparaitre au XXIeme siècle, période de consumérisme exacerbé.

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Réinvention du métier pour ne pas disparaitre...
Nouveauté à New York City ! Vanity Fair poste un article en octobre et en avant première, au sujet d'un appartement témoin, conçu seulement pour les influenceuses. Le décor blanc et chic, décoration moderne. Des touches de rose, montre le côté girly et féminin. Une salle de bain style italien et un rooftop donnant sur les buildings New-yorkais, des canapés sur la terrasse pour créer un espace cocooning.
Tout cela géré par l'agence de Marketing d'Influence Village Marketing, voulant leur créer un univers en faisant appel à de grandes influenceuses renommées et connues pour faire la campagne du penthouse.
Il y a seulement une contrainte : poster une photo et taguer l'appartement. c'est tout ! Cool, hein ?
Le prix du loyer est de 15 000 $ et l'attente est longue pour réussir à intégrer ce « sanctuaire ». Ci-dessous quelques images tirées de leur article.
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Merci Instagram !
Revenons en France, où Cathy Closier, inaugure un restaurant « à l’américaine » à Paris et se fait connaitre grâce à notre cher Instagram. Cathy ne connaissant pas ce réseau social au début, comme elle le déclare lors d'une interview dans le magazine Society "T'as 15 000 likes, tu te rends compte ? Mais je ne connaissais même pas le mot "influenceur".
L'article décrit les jeunes d'aujourd'hui, addicts aux réseaux sociaux, sont devenus des adeptes du restaurant Season "Season explose et des centaines de millénials prennent la même pose devant le néon rose qui dessine les lettres "Take Away".
Les hashtags les plus utilisés pour taguer les plats du restaurant sont : #foodporn ; #foodstagram ; #instafood.
Aujourd’hui, le restaurant Season, au cœur de Paris compte environ 72 000 de followers sur Instagram.
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Le groupe Big Mamma dit aussi Merci à Instagram
Rapide interview avec Clémentine Bousquet, qui fait partie du Big Mamma Group. Elle dresse un portrait du groupe et enchaîne sur Instagram, plateforme qui a été très utile lors du développement de leur chaîne. Des restaurants familiaux, cozy, à l'ambiance italienne. 3 questions pour cela !
Faire un avant et après du restaurant avec et sans réseaux sociaux (sentez-vous une différence grâce à Instagram ?)
Instagram était déjà un réseau social très fort lors de nos débuts. Ce qui est top avec ce réseau c'est le côté instantané, sans barrières, qui nous permet d'être encore plus prés de nos clients. On peut partager les coulisses, les off de la team, etc. Et eux, nous font part de leur expérience dans les restos. Quel kiff de voir en photo des grandes tablées de potes qui passent une super soirée chez nous.
Qu’est-ce que les réseaux sociaux pour vous et est-ce que les influenceurs vous ont aidé à donner une plus grande visibilité ?
C'est avant tout un autre moyen d'aller à la rencontre de nos clients, d'avoir un retour direct de leur expérience. C'est aussi très important pour nous de pouvoir partager ce qui se passe en coulisse, l'ambiance et l'énergie de dingue de notre squadra. Après on est hyper heureux de voir que les gens sont sensibles au dressage des plats, à la vaisselle, à la déco des restos. Notre envie, c'est de créer des lieux chaleureux, où l'on se sent bien et pour cela, on pense que tous les détails comptent.
Que pensez-vous des personnes et influenceurs qui viennent dans votre restaurant seulement pour faire un post sur leur réseau ?
On n'a encore jamais vu un plat photographié, qui ne finissait pas dévoré ! Mais il est vrai que certains plats sont devenus assez populaires sur les réseaux sociaux, on pense à la grosse profiterole au chocolat de Popolare par exemple, ou la pâte à la truffe. Ça nous fait toujours plaisir de voir des photos des plats, mais on est surtout heureux de savoir que les gens se sont régalés.
Pensez-vous que le métier d'influenceuse est en mutation ou en voie de disparition ?
Ce sont des métiers évolutifs, où les codes, les modes évoluent très vite. On pencherait plutôt pour "mutation".
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Une application qui lie le consommateur/ internaute à l'influenceuse
Gabriella Coffoni, présente l'application LIKEtoKNOWit
- donc, like pour en savoir plus - qui a été créée pour
que l'internaute et le consommateur
aussi soient présents "dans la vie de l'influenceur".
Il est possible de suivre les plus grandes influenceuses,
celles qui vous inspirent, chercher un look
- par exemple "veste en cuir - et tous
les posts trouvés vous seront affichés,
ensuite il faudra simplement faire un screenshot
pour mémoriser cet outfit et voir
où il est possible de trouver tel produit, tel vêtement.
C'est pour cela que leur logo est "Shop your screenshot".
Une manière différente de rester dans
la tendance et suivre ses idoles préférées !
Instagram est une plateforme de relations clientèle et publicitaire, grâce à celle-ci, les restaurants, entreprises ou autres, se font connaitre plus facilement.


Alors est-ce que le métier est en mutation ou en voie de disparition ?
Comme le dirait Manuel Huscher : « As mesmas influenciadoras, as mesmas imagens e mensagens, acabam se desgastando e caindo no ordinário com o passar dos anos. » ce qui veut dire « Les mêmes influenceuses, les mêmes images et messages, tout ça fini par devenir quelque chose d'ordinaire durant les années ». C'est ce que les gens pensent aujourd'hui : voir trop la même chose peut nuire. Il faut réussir à se démarquer !!
La technologie pourra-t-elle remplacer l'humain ? Quel sera l'avenir de cette profession ? La technologie évolue à grande vitesse, elle conçoit de nouveaux outils de communication, ayant comme principal objectif le commerce, la vente et la publicité. Demain les communicants trouveront d'autres moyens et supports pour atteindre les consommateurs.
Les influenceuses se réinventent : création d'application pour se rapprocher de son follower, appartement entièrement conçu pour elles, des restaurants qui se font connaitre grâce à elles... tout cela pour ne pas perdre leur gloire "digitale" et se faire remplacer par des "robots" influenceuses.
Finalement, l'influenceuse demeure le lien entre la marque et la plateforme et sera toujours omniprésente humainement ou virtuellement.